dimanche 21 décembre 2014

Astuces pour le financement de l'agriculture au Cameroun


Une séance de tontine dans une association de femmes
«  L’Afrique est l’avenir du monde ». Cette affirmation prend de plus en plus son sens lorsque l'on sait son potentiel (ressources naturelles, densité humaine, terre arable,…) presque inépuisable. Le Cameroun pour sa part, est un pays béni de part son environnement exceptionnel: conditions agricoles favorable, une hydrographie exceptionnelle, des ressources forestières et minières remarquables entre autres. L’agriculture (y compris celle de subsistance, l’élevage, la pêche et la chasse) occupe une place importante dans l’économie. Elle emploie plus de 60% de la population active et compte près de 22% de la valeur du PIB. C’est la principale activité pour plus de 70% de la population rurale. Cette dernière est très souvent peinée par le manque de financement. Quelques voies de financement sont présentées dans cet article.

La problématique…

La mise en commun des bailleurs de fond, des banques, des subventions de l’état sont entre autre les éléments qui apportent satisfaction à une économie. Au Cameroun, l'essentiel des banques représente pour la plus part des succursales d'entreprises commerciales étrangères. Ceci voudrait dire que la politique appliquée est celle dictée par la tutelle. Très peu sont les banques d’investissements répertoriées. En effet, les banques au Cameroun ne sont pas beaucoup intéressées par le financement de l’économie. Leur principal objectif, c’est de se faire des bénéfices !
Le manque de confiance dû au remboursement des crédits, la corruption, l’incertitude du secteur agricole couplée à des conditions climatiques que l’on ne maîtrisent pas toujours et l’aléa de moralité sont autant de facteurs démotivant qui poussent les établissements financiers à agir de la sorte. De plus, ces banques à travers les multiples services qu’elles offrent (frais de gestion de compte, carte magnétique, consultation via internet/téléphone de son compte bancaire, obtention documents financiers pour entreprise, etc …), atteignent généralement leur objectif de rendement. C’est en vue de proposer une alternative à ce souci que l’hors de sa visite au comice Agropastoral d’Ebolowa en 2011, le Président de la République annonçait quelques résolutions fortes en vue de booster ce secteur pourvoyeur de valeur ajoutée. Entre autre, il s’agissait de créer une banque agricole spécialisée dans le financement de projets agricoles, la banque des PME/PMI pour développer l’industrie avec la création de centaines de postes de travail, et, la réhabilitation des fermes semencières. Mesures salvatrices, le pays attend depuis leurs matérialisations. Toutefois, les entrepreneurs du secteur agricole ne restent pas pour autant sans penser des voies de contournement pour ce qui est du financement de leur secteur d’activité.

 Quelques astuces…

1         Les tontines

Comme moyen de financement, les tontines sont la nouvelle trouvaille des seigneurs de la terre au Cameroun. Elle est à l’image d’une institution financière « informelle » dans laquelle un membre peut bénéficier d’un prêt moyennant bien sûr un certain pourcentage avec comme garanti un avarice (le garant) en vue de pérenniser son projet ou bien d’initier un projet. Nous y retrouvons le fond de solidarité ou caisse d’aide et la cotisation (donc chaque membre inscrit en bénéficie suivant une périodicité bien définie). C’est un mode de financement qui prend de plus en plus  d’espace et semble se substituer aux institutions financières.

2       L’usure

Bien qu’interdit au Cameroun, il peut être considéré comme étant un mode de financement. Les acteurs à besoin de financement y font très souvent recourt. Bien que très cher (pouvant atteindre les 17-20% comme taux d’intérêt), il permet de pallier au manque de crédit bancaire et la gestion de besoins urgents.

      Les organisations internationales

Ici, il s’agit de monter un projet qui pourrait attirer l’attention des organisations internationales et espérer bénéficier d’un financement. Toutefois, ce mode de financement ne court pas les rues et n’excite pas beaucoup du fait du manque d’information, de l’inexpérience en matière de montage de projet, du manque d’enthousiasme des jeunes quant au potentiel du secteur agropastoral à leur sortir de leur situation de chômage, entre autre.

      Les mutuelles de crédit

Sorte de petite micro-finance, souvent le fruit de la conjugaison des efforts d’un ensemble d’individus qui décide se mettre ensemble afin d’apporter de l’aide aux agriculteurs et détenteurs de petits projets. Nous pouvons citer les mutuelles communautaires de croissance.

5      Les dons, les fonds propres et les « mains levées »


Autre mode de financement, les porteurs de projets agropastoraux bénéficient souvent des largesses de quelques bienfaiteurs. L’apport ici est multiforme : il peut s’agir d’un don de parcelle de terrain, l’offre de sa force physique dans la culture et la mise en terre des semences ou la cueillette, des dons d’engrais et semencières entre autres. 

vendredi 5 décembre 2014


Les cinq problèmes de l’agriculture au Cameroun


Crédit photo: Journalducameroun.com
« Jadis, je passais la totalité de mes congés de fin d’année scolaire auprès de ma grand-mère à lui donner un coup de main pour les récoltes de ses produits champêtre (arachide, mais, haricot principalement). A mon retour, j’étais parfois le premier à refuser les sacs de provisions qui m’étaient remis tant par cette dernière que par les autres voisines de la concession ». Ce temps est révolu aujourd'hui ! Elle, cette grande maman n’est plus ainsi que les voisines, le changement climatique s’est invité aux troubles faits et les populations n’arrivent plus à produire autant. Les jeunes sont de plus en plus tournés vers les grandes villes telles Douala et Yaoundé à la recherche d’un gagne-pain.

L’Afrique peut être fière de représenter non seulement l’avenir du monde, mais aussi de regorger d’importantes richesses. L’agriculture est pratiquée au Cameroun par près de 78% de la population. Une agriculture de subsistance et non une agriculture à échelle industrielle. Pourtant le pays est béni ! Presque toutes les cultures peuvent être pratiquées, chaque région peut produire en qualité et en quantité, et, contribuer ainsi à la croissance du produit intérieur brut et à la sécurité alimentaire. Seulement, il se pourrait que cet important potentiel soit sous-exploité.

1. Un manque de politique publique incitative…

L’avis partagé ici est celui du manque de politique stimulante de la part du gouvernement. Il a beau créer quelques programmes (PIASI, AFOP, ACEFA…) et annoncer leur désir de moderniser le secteur agricole, cette initiative demeure insuffisante ! Le fameuse banque agricole et celle des PMI (Petites et Moyennes Entreprises) restent toujours attendus. Les efforts de quelques entrepreneurs agricoles ne sont pas assez encouragés notamment à travers la subvention des intrants, la construction des routes et aménagement des pistes, facilitation dans l'acquisition de parcelles plus grande de terre et l’aide au financement entre autres.

2. Financement insuffisant ou inexistant

Nous avons sur le territoire plusieurs banques qui ne répondent que des stratégies impulsées par la tutelle donc la plupart sont installées à l’étranger. L’objectif premier de ces établissements est celui de faire des profits. Ces profits ne peuvent être réalisés qu’en menant des activités à faible risque. Or le secteur agricole est réputé très risqué et donc impropre à la banque ! Le risque d’aléa de moralité élevé peut s’expliquer par l’état de corruption et de comportements moins catholiques des emprunteurs. La décision d’investir n’appartient pas aux dirigeants nationaux… aucune contrainte ne leur est d’ailleurs assignée dans ce sens par le politique. Les banques sont taxées d’entreprises sur-liquides, liquidités qui ne servent pas toujours à grand-chose pour l'économie…

3. La mauvaise gestion d’entreprise, le manque d’information et de formation…

Maîtriser l’itinéraire technique d’une culture, acquérir un financement ou un espace sur lequel sera réalisé son projet ne suffisent pas toujours pour prétendre créer une entreprise. L’étude préalable du marché et la rédaction d’un projet ne doivent pas être négligées. Le gestionnaire doit avoir des connaissances en gestion afin de porter son projet le plus loin possible. Ceci n’est pas la plus partagée par les « entrepreneurs » au Cameroun. Chacun s’essaye, essuie des échecs et accuse le gouvernement ou les établissements financiers du manque d’accompagnement. Nombreux sont des jeunes ou des coopératives ayant bénéficié de l’appui de l’Etat ou de quelques institutions financières mais, ont été incapables non seulement de rendre le prêt à échéance, mais aussi de faire prospérer leur entreprise du manque de formation technique mais aussi celle liée à la gestion.
Quelques organisations s'emploient pourtant à régler la question. Jeunesse et Développement Durable pour l’Afrique (J2D-Afrique), dispense des formations pratiques en techniques de cultures végétales et animales. La JAD (Jeunesse Active pour le Développement) forme à la rédaction de business plan tandis que La voix du Paysan donne des précieux conseils pour quiconque souhaiterai s’investir dans le secteur à travers les appels téléphoniques entre autres.

4. La propriété foncière…

« Comment monter mon projet sur une terre familiale alors mes Frères la réclament pour d’autres actions ? » Comment mener un projet agricole ou d’élevage si la question du foncier n’est pas résolue ? C’est un autre frein auquel se confronte les entrepreneurs. Etre propriétaire d’une parcelle de terrain pour assurer la pérennisation de son projet. 

5. L’accès au marché

L’accès au marché internationale requière une production de qualité, aux normes standards reconnues. Même si la demande est grande et plus rémunératrice à l’extérieur, il demeure important de contenir d’abord celle nationale. Mais comment s’y prendre s’il est difficile de porter sa production au niveau des marchés ? Le problème des routes est le premier obstacle à braver ici.

 La liste n'est certainement pas exhaustive. Cette publication vise à lancer le débat sur les problèmes qui minent l'agriculture au Cameroun, mais aussi, à inciter les différentes parties prenantes à la prise en compte  de véritables initiatives en vu de permettre au secteur agricole de pleinement jouer son rôle de création de richesse.



mercredi 10 septembre 2014

LES ENSEIGNEMENTS DE LA CONFÉRENCE DE NAIROBI


Crédit photo: CTA 


La conférence FIN4Ag : Révolutionner le financement de la chaîne de valeur agricole a été une initiative salutaire qui a inspirer plus d’un participant. C’est ainsi que nous pouvons comprendre Mr Richard CHEDJOU l’un des représentants de la première banque Camerounaise Afriland First Bank lorsqu’il affirme « L’expérience que j’ai vu notamment en Tanzanie sur le financement de la chaîne de valeur du lait m’a parue assez intéressante et que l’on pourrait voir comment répliquer ça au Cameroun sur les chaînes de cultures du Haricot et des céréales dans le Nord ». A travers les différentes activités autour de la conférence, les participants ont su s’abreuver à la bonne source, les techniques de financements ont été largement partagées. Une question me revenait en boucle : Qu’est ce qui sera entrepris pour consolider les acquis ?

Qu’est-ce que le financement de la chaîne de valeur agricole ?

La chaîne de développement agricole est l’ensemble comprenant le financement du projet, l’acquisition de la terre, la mise en culture, la récolte, la recherche de marché et les techniques de préservation. Les partenaires au financement agricoles y voient un secteur au risques élevés car, incapable de modéliser avec précision le degré d’incertitude de la filière. Ceci est dû aux éléments que constituent le risque : la morale des clients, les aléas climatiques, l’absence de marché et l’absence de garanti entre autres. Le risque est donc inhérent à l’agriculture ! Pour cette raison, les établissements financiers sont très retissant à octroyer des crédits.

Quels avantages à mieux organiser le financement de la chaîne de valeur ?

La gestion de la chaîne de valeur agricole permet de mieux apprécier les risques, de consolider les liens entre les différents acteurs de la chaîne et donc de réduire les coûts de financement afin d’atteindre les petits agriculteurs. Elle s’accorde aussi à réduire les échecs de remboursement et d’entrevoir de nouvelles relations entre les banques et les emprunteurs. Les attentes liées au remboursement cèderons davantage place à la qualité de l’innovation telle qu’expérimentée par la banque du centenaire de l’Ouganda.  Cette situation aura pour conséquence d’améliorer la qualité et la quantité des produits. En plus, les problèmes d’insécurités alimentaires se verront réduits. Le développement agricole entraînera le relèvement du produit intérieur brut et réglera ainsi les problèmes de chômage.

Que retenir… ?

Plusieurs expériences ont fait l’objet de partage durant ces 4 jours notamment à travers les journées « Plug and Play ». L’Afrique de l’Est se trouve très avancé dans l’expérimentation des techniques innovantes du financement de la chaîne de valeur agricole. L’Afrique de l’Ouest peu représentée et l’Afrique Centrale presqu’inexistante ont su capitaliser leur déplacement. Nombreux sont ceux qui ont pris l’engagement de répliquer ces innovations dans leur pays en tentant de prendre en compte les contextes qui caractérisent leur territoire.
Richard CHEDJOU, l’un des directeurs d’Afriland First Bank au Cameroun relève dans cette vidéo les actifs capitalisés en même temps qu’il se projette sur l’avenir une fois de retour dans son pays, sur les nouvelles actions que pourraient expérimenter son institution.



En s’achevant le 17 Juillet 2014, quelques questions ont retenues mon attention. Comment l’Afrique centrale peut t’elle capitaliser ces acquits ? Est-ce que l’environnement s’y prête ? Est-ce que Afriland First Bank possède les éléments nécessaires pour améliorer le financement des chaînes de valeurs au Cameroun ?


mercredi 13 août 2014

Mon expérience de reporter citoyen...

LA CONFÉRENCE FIN4Ag VU DE MA POSITION DE REPORTER CITOYEN


Reporter citoyen en plein travail, Crédit photo: Lorento Ken

Près de 500 participants ont pris part à la conférence de Nairobi co-organisée par le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) et l'Association Africaine du Crédit Rural et Agricole (AFRACA). Le prétexte étant celui de réfléchir sur les nouveaux concepts de financement des  chaînes de valeur agricole. La problématique du développement de l’agriculture est de plus en plus préoccupante de manière à être présent dans presque toutes les rencontres internationales. Présent à la « Monetary of Kenya School », lieu où s’est déroulée la dite conférence, j’ai pu me faire une idée de la position de chaque Etat, de chaque participant et de chaque panéliste. Les notes qui suivent représentent le résumé des étapes du déroulement des activités qui ont ponctué cette rencontre internationale sur le prisme de ma position de reporter citoyen.

« Révolutionner le financement de la chaîne de valeur agricole »…

Tel était le thème exact de la rencontre de Nairobi. Un thème cher au développement de l’ensemble des pays de l’Afrique Caraïbe Pacifique (ACP). Le monde s’accorde à dire que le continent africain est l’avenir du monde de part ses réserves, sa biodiversité, ses terres, son environnement…etc. le développement de l’agriculture est le levier sur lequel devrait s’appuyer nos Etats pour accroître leur PIB. Malheureusement, plusieurs tardent à prendre des initiatives allant dans ce sens. Le développement des chaînes de valeur apporterait une plus valeur aux producteurs et vendeurs, de même qu’il résoudrait le problème de sécurité alimentaire au sein des populations. Pour ce faire, c’est toute la chaîne qui doit être repensée : de la production à la transformation, de la transformation au stockage, du stockage à la commercialisation. A la fin, il faut des financements. Le cœur du problème qui transparaît à des niveaux différents de la chaîne. Des institutions financières et les Etats ont bien compris les enjeux. Richard CHEDJOU d’Afriland First Bank du Cameroun présent à Nairobi affirme que « notre banque a beaucoup à y gagner surtout avec les expériences et leçons partagées ici en Nairobi ».

Les journées « Plug and play » et les sections thématiques…

Discussion en pleine session, crédit photo: Cyrille Nanko

Tout aussi intéressant que pratique, les thèmes débattus et l’engouement des participants ont confirmé l’importance de cette réflexion internationale. Des jeunes aux talents incommensurables ont présentés et défendus leur création. En effet, une série de TIC et de plateformes mobiles développés et destinés aux parties prenantes et à faciliter le financement de la chaîne de valeur ont attiré l’attention de plus d’un. De ma position, j’étais stupéfait face à telle avancée de l’Afrique de l’Est en matière de développement numérique en direction de l’agriculture, mais aussi de la qualité des présentations. Les plus parlantes étaient sans aucun doute les présentations d’Ensibuuko, Farmforce, et aWhere.
Les sections étaient tous courus avec des questions qui n’en finissaient pas ! J’eu le sentiment qu’à chaque présentation le temps imparti semblait bien court. Il était plus facile pour le reporteur citoyen que j’étais d’aborder les panélistes et leur poser des questions sur des axes que je n’avais pas compris ou bien de leur faire part de mon point de vu. Plus aisé était encore l’obtention des vidéos, des interviews tant des participants que des orateurs.

Le quotidien des reporteurs citoyens

De nationalités différentes, les « social media reporter » ont contribué par leur travail et leur sérieux au succès de la conférence FIN4Ag en Nairobi. Deux jours avant l’ouverture, ils ont renforcé leur aptitude à user des réseaux sociaux pour partager le contenu des différentes activités avec le reste du monde. Rédiger des articles de blog, tweeter instantanément sur les présentations, réaliser des interviews et des vidéos, porter les thèmes débattus sur facebook ou linking ont forgé le quotidien de ces nouveaux journalistes d’un autre genre, des « journalistes modernes ». Porter la conférence en dehors de la « Monetary of Kenya School », afin de faire contribuer ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement de Nairobi et contribuer ainsi à affiner les conclusions. Ceci n’a fait que démontrer le rôle catalyseur que peut avoir les réseaux sociaux dans le développement des chaînes de valeurs agricoles. Le monde ne devient qu’un, il est plus facile de trouver un producteur, un marché, une formation et même des financements.


Les visites de terrain ont clôturé cette belle aventure. L’idée que j’avais de la définition et du développement d’une chaîne de valeur a changé. L’expérience des autres pays notamment de l’Afrique de l’Est a fait naître bien d’idées de projet que je nourris déjà pour l’Afrique centrale. Toutefois, je reste très peu optimiste quant à l’environnement que je retrouverai. Je veux tout de même croire que la force de ma pensée me permettra d’oser.

Difficile d’être jeune au Cameroun

                  
Crédit Photo : http://rjcpatriote.centerblog.net/


Après son baccalauréat, Saurelle comme bon nombre de jeunes au Cameroun se sent impuissante face à la question ayant trait à son avenir. Depuis plusieurs années, elle s’est longuement et fièrement battue juste pour obtenir des diplômes et accéder à l’université. « Je ne sais pas trop ce que je veux faire à l’université, peut-être du journalisme, ou alors l’école pour être manageur ou bien enseignant.  Bref, je n’ai encore aucune idée » murmure-t-elle lorsque ces parents lui posent des questions sur son orientation scolaire.
Des cas comme celui de Saurelle, il en existe des milliers sur le continent africains, qui manque de repère. Et, les jeunes camerounais n’en sont pas épargnés. Et, vu l’évolution de notre quotidien, sur quelle expérience de réussite s’appuyer nos jeunes pour mieux se projeter dans l’avenir ?  quelques éléments suivant peuvent expliquer cette situation.

1.      Le manque de « roll model »

Difficile de rencontrer dans la société des Hommes qui déclenchent l’admiration et inspirent. Comment innover si les aînés censés faire rêver n’inspirent pas ? Ou bien ne prennent quasi aucune initiative pour pousser les jeunes à se surpasser ? La corruption est le lot quotidien de bon nombre. Même les expériences de réussites ne sont pas assez présentées aux jeunes. Le talent seul ne suffit pas. L’on s’appuie généralement sur l’existant pour bâtir des réalisations.

2.      La difficulté d’accès au financement

Nombreux sont des jeunes qui dans l’accomplissement de leur rêve, buttent sur le problème de financement. Les pouvoirs publics, compte tenu soit de la faiblesse des ressources, du manque de priorité ou de la corruption du milieu, ne peuvent répondre favorablement à toutes les attentes des jeunes. Les projets tels le PAJER-U, le PIASSI, et le Fond National de l’Emploi n’ont pas toujours atteins les objectifs : accompagner le jeune dans la recherche d’un emploi, financer les projets jeunes et renforcer les capacités. Les institutions financières quant à eux, ne trouvent pas rentables l’octroi des crédits. Ils préfèrent se contenter de la rentabilité des services et produits qu’ils mettent à la disposition de la clientèle. Par ailleurs, le risque moral est élevé. Les garantis aux prêts sont soient inexistantes soit très légers. L’on retrouve moins de banques d’investissement que de banques commerciales.

3.      Une mauvaise conception système scolaire

Acquérir des diplômes, c’est bien, mais ce qui est encore plus intéressant c’est de pouvoir valoriser cela sur le marché de l’emploi. Au Cameroun, la course au diplôme est la règle. C’est une copie du modèle français où la corrélation niveau scolaire et emploi est toute positive. Seulement, ici, la qualité du diplôme et donc de l’enseignement ne semble pas de qualité ! Les enseignements dispensés dans nos établissements scolaires ne favorisent pas une meilleure pratique sur le terrain. Le doigt accusateur est plus orienté en direction de la politique gouvernementale scolaire qui ne semble pas cadrée avec les projets d’avenir. Pour un pays en quête de stratégie pour une croissance soutenue, l’absent devrait porter sur la formation, mais alors une formation de qualité axés sur la pratique. Un véritable système licence-master-doctorat où le jeune diplômé est directement disponible et apte à mener des projets de développement.

4.      L’information

Le dicton selon lequel « pour cacher une information à un jeune en Afrique, il faut la coucher sur du papier » trouve sa place au Cameroun. Les jeunes ne lisent pas assez! La culture de la lecture ne réside pas en la jeunesse camerounaise et pour cause : combien de bibliothèque « fournie » dispose le Cameroun ? Quelles stratégies prisent pour inciter la jeunesse à la lecture ? La connaissance des opportunités relève du bouche à oreille. Il faut avoir une connaissance bien conséquente pour acquérir l’information. Dans les campagnes, cela s’avère encore plus compliqué. Le manque d’énergie étant la principale difficulté.

Etre jeune au Cameroun n’est pas chose aisée. Plusieurs défis sont à relever. Certains, consciemment ou inconsciemment préfèrent choisissent l’ivresse comme compagnon lorsque, trouver un emploi devient presqu’impossible. D’autres encore, se lancent dans des activités qui ne les honorent pas comme les jeux de hasard, l’arnaque, le vol... Mais beaucoup aussi n’ont qu’une seule idée en tête, s’expatrier. Alors que très peu –malheureusement- essayent de se lancer dans l’informel, créant de petites entreprises. L’on n’exerce pas toujours le métier de ces rêves. Ce n’est pas le métier pour lequel on a passé autant de temps à l’école que l’on exerce au Cameroun. Il faut s’adapter, se reconvertir et rechercher l’expérience. Il n’est pas toutefois interdit de rêver ! L’avenir appartient à la jeunesse. La jeunesse africaine, plus chanceuse de ce que le monde à maintenant les yeux tournés vers l’Afrique, devra capitaliser ces acquis, se mettre ensemble et tirer profit du potentiel qu’offre notre environnement.
                                                                                                          


vendredi 4 juillet 2014

Une décision à controverse ?



Une décision à controverse ?


 L’une des priorités d’un gouvernement est la prise d’initiatives allant dans le sens du bien être du consommateur. Pour se faire, plusieurs ingrédients sont souvent mis à contribution.
  • Restreindre les taxes pour stimuler la production et favoriser le recrutement de main d’œuvre (réduction du chômage), baisser les prix de tel enseigne que le citoyen puisse vivre décemment ;
  • Subventionner quelques produits de consommations ou revaloriser le salaire des fonctionnaires permettrait d’atteindre le même objectif. Tout dépend de la volonté du  pouvoir en place et donc de la politique adoptée.
En date du 10 Mai 2014, entrait en vigueur la note du protocole d’entente entre le ministère du commerce et les brasseries du Cameroun. Celui –ci annonçait la réduction des prix des boissons alcoolisées.
L’économie camerounaise aujourd’hui comme depuis pas mal d’années bat de l’aile. Elle suffoque à cause du manque de financement de nos banques, le taux élevé du chômage des jeunes, le manque de politique de développement appropriée, la montée de la corruption…Etc. Compte tenu de cette situation, nous pouvons porter quelques réserves quant à cette décision ministérielle.
Réduire la consommation d’alcool et inciter les jeunes à plus de responsabilité ? « Les jeunes sont le fer de lance de la nation » entend t-on marteler  très souvent. Ceci pour dire que l’avenir du Cameroun appartient aux jeunes. Alors quel avenir réserve-t-on à la jeunesse en prenant de telle mesure ? Cette jeunesse qui manque de travail, cette jeunesse qui manque de repère, cette jeunesse au potentiel intellectuel remarquable, une jeunesse active dans le secteur informel qui d’ailleurs constitue l’essentiel de l’économie au Cameroun (on aurait davantage encadré ce secteur que le PIB du Cameroun aurait pris quelques points). Réduire les coûts de consommations de produits serait salutaire s’il prend en compte les produits de premières consommations (le savon, le riz, le poisson, le sucre, le pétrole par exemple).
Nous serons tentés de croire à une distraction de la part du gouvernement sur les véritables problèmes à résoudre. Nous serons tentés de nous poser la question de savoir quel avenir pour notre jeunesse ?

Faut t'il redouter le spectre de la crise de 2008...?



Faut t'il redouter le spectre de la crise de 2008...?


Entré en vigueur le 1er Juillet 2014, la hausse du prix du carburant a été perçue par les consommateurs comme un horrible cauchemar dont ils souhaitent se réveiller. Tout comme au début des années 90, le gouvernement camerounais demande une fois de plus l’indulgence de la population de faire un effort supplémentaire en vue de remédier à une situation économique alarmante. De l’augmentation des prix des produits alimentaires, à l’augmentation du prix du transport urbain et interurbain, la mesure prise par l’État peut susciter une inflation globale des prix sur le marché et attiser les tensions sociales.

 Une augmentation inévitable… ?

Sous le coup d’une dette financière devenue très lourde à soutenir, la Société Nationale de Raffinage  (SONARA) a préféré mettre l’État dos au mur. En effet, son principal objectif depuis sa création en 1982  était la production du carburant léger, ceci, sans prendre en compte le développement humain qui devait sans suivre. Pour apporter satisfaction à de nombreux consommateurs de plus en plus nombreux et exigeant, l’État à trouver judicieux d’importer du carburant à l’extérieur et de subventionner le prix à la pompe. Compte tenu de la fluctuation du prix sur les marché internationaux -du fait du pourcentage élevé des produits pétroliers importés- et les pressions répétées des organisations internationales telles le FMI et la banque mondiale, le Cameroun depuis plus de 2 ans était appelés à ne plus subventionner le prix du carburant. L’élément déclencheur est sans doute la faillite annoncée de la SONARA du fait des dettes non réglées auprès des partenaires (près de 550 milliards FCFA) et les subventions de l’État devenues difficiles à exécuter (il est à noter qu’à titre de subventions, l’État doit plus de 300 milliards de FCFA à la SONARA !!!).

 Conséquences 

 Le 30 juin encore, Mr TAGNE, chauffeur de taxi dans la ville de Yaoundé acquérait le litre de super à 569 FCFA alors que Madame ESSOMBA, ménagère au quartier Mendong déboursait 6 000Fcfa pour une bouteille de Gaz Total. Le 01er juillet 2014, le carburant est passé à 650 FCFA et la bouteille de Gaz à 6 500FCFA. Nulle part n’apparaissait la revalorisation de la bourse d'un de ces citoyens !!! Cette subite augmentation peut être à l’origine des revendications des syndicats et consommateurs, tout comme on peut observer les prix augmenter sur les marchés. Le carburant étant à la base de plusieurs produits et services utilisés par les consommateurs, ils seront réévalués. Il faudrait s’attendre également à une rentabilité moins efficace de la part des travailleurs du fait des retards dû au manque à gagner comptabilisé tous les matins dans les stations-services. Cette mesure permettra d’accentuer la corruption des agents d’impôt. 

 Les mesures d’accompagnement

 Durant son point de presse, le porte-parole du gouvernement a tenu à partager avec les consommateurs les mesures d’accompagnements suite à la décision de l’augmentation du prix du carburant.
  • Réduction de 50% de l’impôt libératoire ;
  • Réduction des taxes (Taxe de stationnement et l’essieu) ;
  • Revalorisation des salaires des fonctionnaires ;
  • Début immédiat d’une concertation sur la revalorisation du SMIG.
Si ces mesures ont le mérite d’être pensé, il reste leur mise en application. L’augmentation des salaires et la revalorisation du salaire minimum commandent à l’État de posséder une trésorerie fournie. Or la baisse des poches de recettes et leur non diversification permettent de douter de la réussite d’une telle mesure. 

Faudrait t-il davantage s’endetter ? La population devra t’elle davantage se serrer la ceinture ? Quelles sont les véritables intentions du gouvernement ? Quelle réaction devrait avoir les consommateurs? Que vaut l’augmentation des salaires face au taux élevé de chômage au Cameroun? Telles sont les questions qui suscitent notre attention.