vendredi 4 juillet 2014

Une décision à controverse ?



Une décision à controverse ?


 L’une des priorités d’un gouvernement est la prise d’initiatives allant dans le sens du bien être du consommateur. Pour se faire, plusieurs ingrédients sont souvent mis à contribution.
  • Restreindre les taxes pour stimuler la production et favoriser le recrutement de main d’œuvre (réduction du chômage), baisser les prix de tel enseigne que le citoyen puisse vivre décemment ;
  • Subventionner quelques produits de consommations ou revaloriser le salaire des fonctionnaires permettrait d’atteindre le même objectif. Tout dépend de la volonté du  pouvoir en place et donc de la politique adoptée.
En date du 10 Mai 2014, entrait en vigueur la note du protocole d’entente entre le ministère du commerce et les brasseries du Cameroun. Celui –ci annonçait la réduction des prix des boissons alcoolisées.
L’économie camerounaise aujourd’hui comme depuis pas mal d’années bat de l’aile. Elle suffoque à cause du manque de financement de nos banques, le taux élevé du chômage des jeunes, le manque de politique de développement appropriée, la montée de la corruption…Etc. Compte tenu de cette situation, nous pouvons porter quelques réserves quant à cette décision ministérielle.
Réduire la consommation d’alcool et inciter les jeunes à plus de responsabilité ? « Les jeunes sont le fer de lance de la nation » entend t-on marteler  très souvent. Ceci pour dire que l’avenir du Cameroun appartient aux jeunes. Alors quel avenir réserve-t-on à la jeunesse en prenant de telle mesure ? Cette jeunesse qui manque de travail, cette jeunesse qui manque de repère, cette jeunesse au potentiel intellectuel remarquable, une jeunesse active dans le secteur informel qui d’ailleurs constitue l’essentiel de l’économie au Cameroun (on aurait davantage encadré ce secteur que le PIB du Cameroun aurait pris quelques points). Réduire les coûts de consommations de produits serait salutaire s’il prend en compte les produits de premières consommations (le savon, le riz, le poisson, le sucre, le pétrole par exemple).
Nous serons tentés de croire à une distraction de la part du gouvernement sur les véritables problèmes à résoudre. Nous serons tentés de nous poser la question de savoir quel avenir pour notre jeunesse ?

Faut t'il redouter le spectre de la crise de 2008...?



Faut t'il redouter le spectre de la crise de 2008...?


Entré en vigueur le 1er Juillet 2014, la hausse du prix du carburant a été perçue par les consommateurs comme un horrible cauchemar dont ils souhaitent se réveiller. Tout comme au début des années 90, le gouvernement camerounais demande une fois de plus l’indulgence de la population de faire un effort supplémentaire en vue de remédier à une situation économique alarmante. De l’augmentation des prix des produits alimentaires, à l’augmentation du prix du transport urbain et interurbain, la mesure prise par l’État peut susciter une inflation globale des prix sur le marché et attiser les tensions sociales.

 Une augmentation inévitable… ?

Sous le coup d’une dette financière devenue très lourde à soutenir, la Société Nationale de Raffinage  (SONARA) a préféré mettre l’État dos au mur. En effet, son principal objectif depuis sa création en 1982  était la production du carburant léger, ceci, sans prendre en compte le développement humain qui devait sans suivre. Pour apporter satisfaction à de nombreux consommateurs de plus en plus nombreux et exigeant, l’État à trouver judicieux d’importer du carburant à l’extérieur et de subventionner le prix à la pompe. Compte tenu de la fluctuation du prix sur les marché internationaux -du fait du pourcentage élevé des produits pétroliers importés- et les pressions répétées des organisations internationales telles le FMI et la banque mondiale, le Cameroun depuis plus de 2 ans était appelés à ne plus subventionner le prix du carburant. L’élément déclencheur est sans doute la faillite annoncée de la SONARA du fait des dettes non réglées auprès des partenaires (près de 550 milliards FCFA) et les subventions de l’État devenues difficiles à exécuter (il est à noter qu’à titre de subventions, l’État doit plus de 300 milliards de FCFA à la SONARA !!!).

 Conséquences 

 Le 30 juin encore, Mr TAGNE, chauffeur de taxi dans la ville de Yaoundé acquérait le litre de super à 569 FCFA alors que Madame ESSOMBA, ménagère au quartier Mendong déboursait 6 000Fcfa pour une bouteille de Gaz Total. Le 01er juillet 2014, le carburant est passé à 650 FCFA et la bouteille de Gaz à 6 500FCFA. Nulle part n’apparaissait la revalorisation de la bourse d'un de ces citoyens !!! Cette subite augmentation peut être à l’origine des revendications des syndicats et consommateurs, tout comme on peut observer les prix augmenter sur les marchés. Le carburant étant à la base de plusieurs produits et services utilisés par les consommateurs, ils seront réévalués. Il faudrait s’attendre également à une rentabilité moins efficace de la part des travailleurs du fait des retards dû au manque à gagner comptabilisé tous les matins dans les stations-services. Cette mesure permettra d’accentuer la corruption des agents d’impôt. 

 Les mesures d’accompagnement

 Durant son point de presse, le porte-parole du gouvernement a tenu à partager avec les consommateurs les mesures d’accompagnements suite à la décision de l’augmentation du prix du carburant.
  • Réduction de 50% de l’impôt libératoire ;
  • Réduction des taxes (Taxe de stationnement et l’essieu) ;
  • Revalorisation des salaires des fonctionnaires ;
  • Début immédiat d’une concertation sur la revalorisation du SMIG.
Si ces mesures ont le mérite d’être pensé, il reste leur mise en application. L’augmentation des salaires et la revalorisation du salaire minimum commandent à l’État de posséder une trésorerie fournie. Or la baisse des poches de recettes et leur non diversification permettent de douter de la réussite d’une telle mesure. 

Faudrait t-il davantage s’endetter ? La population devra t’elle davantage se serrer la ceinture ? Quelles sont les véritables intentions du gouvernement ? Quelle réaction devrait avoir les consommateurs? Que vaut l’augmentation des salaires face au taux élevé de chômage au Cameroun? Telles sont les questions qui suscitent notre attention.