dimanche 21 décembre 2014

Astuces pour le financement de l'agriculture au Cameroun


Une séance de tontine dans une association de femmes
«  L’Afrique est l’avenir du monde ». Cette affirmation prend de plus en plus son sens lorsque l'on sait son potentiel (ressources naturelles, densité humaine, terre arable,…) presque inépuisable. Le Cameroun pour sa part, est un pays béni de part son environnement exceptionnel: conditions agricoles favorable, une hydrographie exceptionnelle, des ressources forestières et minières remarquables entre autres. L’agriculture (y compris celle de subsistance, l’élevage, la pêche et la chasse) occupe une place importante dans l’économie. Elle emploie plus de 60% de la population active et compte près de 22% de la valeur du PIB. C’est la principale activité pour plus de 70% de la population rurale. Cette dernière est très souvent peinée par le manque de financement. Quelques voies de financement sont présentées dans cet article.

La problématique…

La mise en commun des bailleurs de fond, des banques, des subventions de l’état sont entre autre les éléments qui apportent satisfaction à une économie. Au Cameroun, l'essentiel des banques représente pour la plus part des succursales d'entreprises commerciales étrangères. Ceci voudrait dire que la politique appliquée est celle dictée par la tutelle. Très peu sont les banques d’investissements répertoriées. En effet, les banques au Cameroun ne sont pas beaucoup intéressées par le financement de l’économie. Leur principal objectif, c’est de se faire des bénéfices !
Le manque de confiance dû au remboursement des crédits, la corruption, l’incertitude du secteur agricole couplée à des conditions climatiques que l’on ne maîtrisent pas toujours et l’aléa de moralité sont autant de facteurs démotivant qui poussent les établissements financiers à agir de la sorte. De plus, ces banques à travers les multiples services qu’elles offrent (frais de gestion de compte, carte magnétique, consultation via internet/téléphone de son compte bancaire, obtention documents financiers pour entreprise, etc …), atteignent généralement leur objectif de rendement. C’est en vue de proposer une alternative à ce souci que l’hors de sa visite au comice Agropastoral d’Ebolowa en 2011, le Président de la République annonçait quelques résolutions fortes en vue de booster ce secteur pourvoyeur de valeur ajoutée. Entre autre, il s’agissait de créer une banque agricole spécialisée dans le financement de projets agricoles, la banque des PME/PMI pour développer l’industrie avec la création de centaines de postes de travail, et, la réhabilitation des fermes semencières. Mesures salvatrices, le pays attend depuis leurs matérialisations. Toutefois, les entrepreneurs du secteur agricole ne restent pas pour autant sans penser des voies de contournement pour ce qui est du financement de leur secteur d’activité.

 Quelques astuces…

1         Les tontines

Comme moyen de financement, les tontines sont la nouvelle trouvaille des seigneurs de la terre au Cameroun. Elle est à l’image d’une institution financière « informelle » dans laquelle un membre peut bénéficier d’un prêt moyennant bien sûr un certain pourcentage avec comme garanti un avarice (le garant) en vue de pérenniser son projet ou bien d’initier un projet. Nous y retrouvons le fond de solidarité ou caisse d’aide et la cotisation (donc chaque membre inscrit en bénéficie suivant une périodicité bien définie). C’est un mode de financement qui prend de plus en plus  d’espace et semble se substituer aux institutions financières.

2       L’usure

Bien qu’interdit au Cameroun, il peut être considéré comme étant un mode de financement. Les acteurs à besoin de financement y font très souvent recourt. Bien que très cher (pouvant atteindre les 17-20% comme taux d’intérêt), il permet de pallier au manque de crédit bancaire et la gestion de besoins urgents.

      Les organisations internationales

Ici, il s’agit de monter un projet qui pourrait attirer l’attention des organisations internationales et espérer bénéficier d’un financement. Toutefois, ce mode de financement ne court pas les rues et n’excite pas beaucoup du fait du manque d’information, de l’inexpérience en matière de montage de projet, du manque d’enthousiasme des jeunes quant au potentiel du secteur agropastoral à leur sortir de leur situation de chômage, entre autre.

      Les mutuelles de crédit

Sorte de petite micro-finance, souvent le fruit de la conjugaison des efforts d’un ensemble d’individus qui décide se mettre ensemble afin d’apporter de l’aide aux agriculteurs et détenteurs de petits projets. Nous pouvons citer les mutuelles communautaires de croissance.

5      Les dons, les fonds propres et les « mains levées »


Autre mode de financement, les porteurs de projets agropastoraux bénéficient souvent des largesses de quelques bienfaiteurs. L’apport ici est multiforme : il peut s’agir d’un don de parcelle de terrain, l’offre de sa force physique dans la culture et la mise en terre des semences ou la cueillette, des dons d’engrais et semencières entre autres. 

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