Responsabilité Sociale des Entreprises |
1. Qu’est-ce que la Responsabilité Sociale des Entreprises ?
Concept encore moins développé en Afrique, la RSE désigne selon une définition convergente des Nations unies, de l’OCDE, de la Commission européenne et de l’Organisation internationale ISO, la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable et leur responsabilité vis-à-vis des impacts environnementaux et sociaux de leurs activités. Notons qu’il n’existe pas de définition consensuelle et internationalement retenue en tant que tel, mais les caractéristiques qui la sous-tendent[1]. La RSE pourrait essentiellement signifier le souci d’amélioration par les entreprises –et ceci de leur propre grès- des intérêts sociaux et environnementaux en liaisons avec les parties prenants dans le but de préserver la génération présente des défis liés aux changements climatiques et de promouvoir un meilleur cadre de vie pour la génération future. Elle intégrée la gestion des relations avec les clients, fournisseurs et la société civile, la lutte contre les discriminations au lieu du service, la prise en compte de l’hygiène et la sécurité dans son volet social. Au niveau environnemental, elle lutte contre les pollutions, les changements climatiques et la dégradation de l’environnement. Deux notions clés se dégagent de cette définition :- « Acte volontaire » pour caractériser le dépassement du simple respect de la règlementation ou celui de la recherche du profit ;
- « Intérêts sociaux et environnementaux » afin de prendre en compte les externalités négatives liées aux activités des entreprises sur l’environnement et en rapport avec le social.
La prise de
conscience d’un certain nombre d’entreprise en Afrique de leur responsabilité
sociale trouve ses origines dans l’observation du système moderne de production
des pays du Nord et des conséquences y relatives. Seulement, très peu
d’entreprises s’y engagent vraiment. La méconnaissance des bénéfices de la RSE
auprès de celles-ci peuvent expliquer la timidité des entreprises à réellement
s’engager dans le développement durable de leur activité.
2.
Pourquoi les entreprises doivent s’engager dans la
RSE
Nous l’avons
fort rappelé, l’entreprise est un vecteur incontournable pour le développement
d’une économie. Seulement, les conséquences liées à son activité ne rendent pas
compte d’une gestion équitable du sociale et durable de l’environnement. La RSE
se veut donc une mesure correctrice et moralisante. Elle serait même un
indicateur de performance de ces entités. Cependant, plusieurs études ne
s’accordent pas à ce dernier sujet. Pourtant certaines entreprises s’engagent
parfois de leur propre initiative ou dans le but de suivre le protocole de Kyoto. Toutefois, de manière concrète, pourquoi une entreprise devrait
s’engager à la RSE ?
a) Préservation de l’image et accroissement de la notoriété auprès des consommateurs
L’image de
marque d’une entreprise de même que sa notoriété auprès de sa clientèle sont
des éléments très importants pour un manager. Etant donné la qualité et la
quantité des productions dictées par la demande sur le marché, les dirigeants
doivent intégrer en tout temps les besoins des consommateurs pour leur apporter
satisfaction et assurer une rentabilité.
Dans un
contexte de crise de confiance, les attentes des parties prenantes (ONG,
consommateurs, …) en matière de gouvernance, d’hygiène, de protection de
l’environnement ou de respect d’équité sont légions. L’entreprise ne pourra y
apporter de remèdes qu’en instaurant un climat de confiance fondé sur un
dialogue franc et des signaux de « gestionnaires moralistes ». La RSE
est donc une occasion pour les managers de montrer que l’objectif de
l’entreprise n’est pas seulement de faire du profil mais aussi de contribuer à
l’atteinte des objectifs de développement durable.
b) Accès préférentiel au marché des capitaux et véritable atout économique
Avec les
exigences actuelles liées à la pratique du développement durable, plusieurs
organisations non gouvernementales, syndicats et écologistes pèsent de leur
poids pour orienter les financements auprès des entreprises. Ainsi, certains
bailleurs de fond n’accepteront financer un projet, une entreprise qu’a la
seule condition que les volets environnementaux et sociaux soient explicitement
pris en compte. Les entreprises engagées en matière de RSE bénéficieront plus
facilement de financements. Ce qui leur permettra de réaliser de bons scores
économiques lorsqu’on sait que le problème majeur des entreprises en Afrique
reste le financement.
La pratique
de la RSE permet aux entreprises de rester en éveil sur la pertinence de la
demande sur le marché et donc d’innover. Elle conduit en effet les entreprises
à explorer des voies nouvelles pour parvenir à concilier des exigences à
première vue contradictoires relevant de registres d’action et de temps
différenciés.
c) Outil de gestion des risques
Le fait pour
une entreprise de mieux prendre en compte l’impact environnemental, social ou sociétal
de ses activités est une manière pour elle de répondre à des pressions
déclarées ou anticipées et de prévenir des risques qui peuvent à tout moment
compromettre son avenir ou sa rentabilité.
C’est le cas
pour une entreprise industrielle qui déverserait dans son entourage des produits
nocifs pour l’environnement et pour l’Homme. L’impact sur la rentabilité pourrait
en prendre un coup si les consommateurs venaient à bourder les produits. Par
ailleurs, les entreprises du fait de la réglementation, feront des dépenses
supplémentaires pour rattraper la pollution. Dépenses qui auraient pu être
évitées ou réduites en cas de pratique de la RSE.
Si les bénéfices de la RSE sont élogieux, il reste qu’elle nécessite des coûts. A court terme, il serait assez difficile pour les entreprises au Cameroun d’appliquer les mesures sociales de la RSE (Sotamenou et Ndonou, 2012). Il demeure toutefois nécessaire de mettre en place ce formidable outil. La connaissance de la méthodologie à appliquer est assez importante.
Si les bénéfices de la RSE sont élogieux, il reste qu’elle nécessite des coûts. A court terme, il serait assez difficile pour les entreprises au Cameroun d’appliquer les mesures sociales de la RSE (Sotamenou et Ndonou, 2012). Il demeure toutefois nécessaire de mettre en place ce formidable outil. La connaissance de la méthodologie à appliquer est assez importante.
3.
Comment s’engager dans la RSE ?
La
Responsabilité Sociétale de l’Entreprise s’inscrit dans une nouvelle dynamique
de management socio-environnemental. Elle touche tous les démembrements de
l’entreprise. L’idéal pour un manager serait de l’intégrer à sa stratégie, à
ses modes de fonctionnement et même dans le processus de conception de ses
produits.
La mise sur
pied des normes (ISO 24000, FLEGT,…) au niveau international, les Organisations
Non gouvernementales et syndicats de consommateurs constituent les chemins que
pourraient employer les entreprises souhaitant s’engager dans la protection de
l’environnement et le respect des normes d’équités sociales. C’est le cas pour
les entreprises exportatrices de bois en Afrique qui souscrire au
processus FLEGT[2] ou le
FSC[3]
pour prétendre écouler leur produit sur les marchés européens (l’exemple du
Groupe Rougier). Plus proche de nous, l’exemple du poivre de Pendja donc le
label est mondialement reconnu, il reste un produit qui ne souffre d’aucune
résistance de la part des consommateurs. Ces types de produits sur les marchés
sont facilement demandés par les consommateurs qui imposent le respect des
conditions de durabilités et d'équités (le travail des enfants, les mauvais traitements des
employés, le tribalisme, la destruction de l’écosystème, la destruction de la
biodiversité, …).
Les salariés
sont une donnée importante pour le présent et le futur de toutes entreprises.
Ces derniers doivent être gérer avec la plus grande délicatesse en telle
enseigne qu’elle puisse se sentir partir prenante au processus de développement
de la structure. L’inscription à la CNPS[4],
les revalorisations salariales, la reconnaissance du mérite, la promotion du
sport et l’amélioration du cadre de travail sont autant de mesures sociales
qu’un dirigeant peut prendre pour anticiper sur la rentabilité future de sa
société à travers l’image qu’il projettera.
Les
entreprises ont également le choix d’intervenir dans les activités à caractères
sociaux au sein de leur environnement telle la construction des ponts et des
routes, l’octroi de bourses scolaires, le reboisement des arbres, le recyclage
de ces emballages plastiques, …
Pour approfondir la lecture:
Isabelle Cadet (2014), « Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), responsabilité éthiques et utopies, les fondements normatifs de la RSE, Etude de la place du droit dans les organisations », Gestion et management, Conservatoire national des arts et metiers - CNAM;
Loubna BARMAKI & Driss AITCHEIKH (2014), « Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie) », Dossiers de Recherches en Economie et Gestion, N°3;
Sotamenou Joël et Ndonou Tchoumdop Michèle Estelle (2012), « Pratique de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) par les managers de PME au Cameroun », Rapport de Recherche du FR-CIEA, N° 38/12, Dakar, Décembre ;
Loubna BARMAKI & Driss AITCHEIKH (2014), « Responsabilité sociétale des entreprises en Afrique: approche comparative (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie) », Dossiers de Recherches en Economie et Gestion, N°3;
Sotamenou Joël et Ndonou Tchoumdop Michèle Estelle (2012), « Pratique de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) par les managers de PME au Cameroun », Rapport de Recherche du FR-CIEA, N° 38/12, Dakar, Décembre ;
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