mercredi 13 août 2014

Difficile d’être jeune au Cameroun

                  
Crédit Photo : http://rjcpatriote.centerblog.net/


Après son baccalauréat, Saurelle comme bon nombre de jeunes au Cameroun se sent impuissante face à la question ayant trait à son avenir. Depuis plusieurs années, elle s’est longuement et fièrement battue juste pour obtenir des diplômes et accéder à l’université. « Je ne sais pas trop ce que je veux faire à l’université, peut-être du journalisme, ou alors l’école pour être manageur ou bien enseignant.  Bref, je n’ai encore aucune idée » murmure-t-elle lorsque ces parents lui posent des questions sur son orientation scolaire.
Des cas comme celui de Saurelle, il en existe des milliers sur le continent africains, qui manque de repère. Et, les jeunes camerounais n’en sont pas épargnés. Et, vu l’évolution de notre quotidien, sur quelle expérience de réussite s’appuyer nos jeunes pour mieux se projeter dans l’avenir ?  quelques éléments suivant peuvent expliquer cette situation.

1.      Le manque de « roll model »

Difficile de rencontrer dans la société des Hommes qui déclenchent l’admiration et inspirent. Comment innover si les aînés censés faire rêver n’inspirent pas ? Ou bien ne prennent quasi aucune initiative pour pousser les jeunes à se surpasser ? La corruption est le lot quotidien de bon nombre. Même les expériences de réussites ne sont pas assez présentées aux jeunes. Le talent seul ne suffit pas. L’on s’appuie généralement sur l’existant pour bâtir des réalisations.

2.      La difficulté d’accès au financement

Nombreux sont des jeunes qui dans l’accomplissement de leur rêve, buttent sur le problème de financement. Les pouvoirs publics, compte tenu soit de la faiblesse des ressources, du manque de priorité ou de la corruption du milieu, ne peuvent répondre favorablement à toutes les attentes des jeunes. Les projets tels le PAJER-U, le PIASSI, et le Fond National de l’Emploi n’ont pas toujours atteins les objectifs : accompagner le jeune dans la recherche d’un emploi, financer les projets jeunes et renforcer les capacités. Les institutions financières quant à eux, ne trouvent pas rentables l’octroi des crédits. Ils préfèrent se contenter de la rentabilité des services et produits qu’ils mettent à la disposition de la clientèle. Par ailleurs, le risque moral est élevé. Les garantis aux prêts sont soient inexistantes soit très légers. L’on retrouve moins de banques d’investissement que de banques commerciales.

3.      Une mauvaise conception système scolaire

Acquérir des diplômes, c’est bien, mais ce qui est encore plus intéressant c’est de pouvoir valoriser cela sur le marché de l’emploi. Au Cameroun, la course au diplôme est la règle. C’est une copie du modèle français où la corrélation niveau scolaire et emploi est toute positive. Seulement, ici, la qualité du diplôme et donc de l’enseignement ne semble pas de qualité ! Les enseignements dispensés dans nos établissements scolaires ne favorisent pas une meilleure pratique sur le terrain. Le doigt accusateur est plus orienté en direction de la politique gouvernementale scolaire qui ne semble pas cadrée avec les projets d’avenir. Pour un pays en quête de stratégie pour une croissance soutenue, l’absent devrait porter sur la formation, mais alors une formation de qualité axés sur la pratique. Un véritable système licence-master-doctorat où le jeune diplômé est directement disponible et apte à mener des projets de développement.

4.      L’information

Le dicton selon lequel « pour cacher une information à un jeune en Afrique, il faut la coucher sur du papier » trouve sa place au Cameroun. Les jeunes ne lisent pas assez! La culture de la lecture ne réside pas en la jeunesse camerounaise et pour cause : combien de bibliothèque « fournie » dispose le Cameroun ? Quelles stratégies prisent pour inciter la jeunesse à la lecture ? La connaissance des opportunités relève du bouche à oreille. Il faut avoir une connaissance bien conséquente pour acquérir l’information. Dans les campagnes, cela s’avère encore plus compliqué. Le manque d’énergie étant la principale difficulté.

Etre jeune au Cameroun n’est pas chose aisée. Plusieurs défis sont à relever. Certains, consciemment ou inconsciemment préfèrent choisissent l’ivresse comme compagnon lorsque, trouver un emploi devient presqu’impossible. D’autres encore, se lancent dans des activités qui ne les honorent pas comme les jeux de hasard, l’arnaque, le vol... Mais beaucoup aussi n’ont qu’une seule idée en tête, s’expatrier. Alors que très peu –malheureusement- essayent de se lancer dans l’informel, créant de petites entreprises. L’on n’exerce pas toujours le métier de ces rêves. Ce n’est pas le métier pour lequel on a passé autant de temps à l’école que l’on exerce au Cameroun. Il faut s’adapter, se reconvertir et rechercher l’expérience. Il n’est pas toutefois interdit de rêver ! L’avenir appartient à la jeunesse. La jeunesse africaine, plus chanceuse de ce que le monde à maintenant les yeux tournés vers l’Afrique, devra capitaliser ces acquis, se mettre ensemble et tirer profit du potentiel qu’offre notre environnement.
                                                                                                          


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