Difficile d’être jeune au Cameroun
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Après son baccalauréat, Saurelle
comme bon nombre de jeunes au Cameroun se sent impuissante face à la question
ayant trait à son avenir. Depuis plusieurs années, elle s’est longuement et
fièrement battue juste pour obtenir des diplômes et accéder à l’université. « Je ne sais pas trop ce que je veux faire à
l’université, peut-être du journalisme, ou alors l’école pour être manageur ou
bien enseignant. Bref, je n’ai encore
aucune idée » murmure-t-elle lorsque ces parents lui posent des
questions sur son orientation scolaire.
Des cas comme celui de Saurelle,
il en existe des milliers sur le continent africains, qui manque de repère. Et,
les jeunes camerounais n’en sont pas épargnés. Et, vu l’évolution de notre
quotidien, sur quelle expérience de réussite s’appuyer nos jeunes pour mieux se
projeter dans l’avenir ? quelques
éléments suivant peuvent expliquer cette situation.
1.
Le manque de
« roll model »
Difficile de rencontrer dans la
société des Hommes qui déclenchent l’admiration et inspirent. Comment innover
si les aînés censés faire rêver n’inspirent pas ? Ou bien ne prennent
quasi aucune initiative pour pousser les jeunes à se surpasser ? La
corruption est le lot quotidien de bon nombre. Même les expériences de
réussites ne sont pas assez présentées aux jeunes. Le talent seul ne suffit
pas. L’on s’appuie généralement sur l’existant pour bâtir des réalisations.
2.
La difficulté
d’accès au financement
Nombreux sont des jeunes qui dans
l’accomplissement de leur rêve, buttent sur le problème de financement. Les
pouvoirs publics, compte tenu soit de la faiblesse des ressources, du manque de
priorité ou de la corruption du milieu, ne peuvent répondre favorablement à
toutes les attentes des jeunes. Les projets tels le PAJER-U, le PIASSI, et le
Fond National de l’Emploi n’ont pas toujours atteins les objectifs :
accompagner le jeune dans la recherche d’un emploi, financer les projets jeunes
et renforcer les capacités. Les institutions financières quant à eux, ne
trouvent pas rentables l’octroi des crédits. Ils préfèrent se contenter de la
rentabilité des services et produits qu’ils mettent à la disposition de la clientèle.
Par ailleurs, le risque moral est élevé. Les garantis aux prêts sont soient
inexistantes soit très légers. L’on retrouve moins de banques d’investissement
que de banques commerciales.
3.
Une mauvaise
conception système scolaire
Acquérir des diplômes, c’est
bien, mais ce qui est encore plus intéressant c’est de pouvoir valoriser cela
sur le marché de l’emploi. Au Cameroun, la course au diplôme est la règle.
C’est une copie du modèle français où la corrélation niveau scolaire et emploi est
toute positive. Seulement, ici, la qualité du diplôme et donc de l’enseignement
ne semble pas de qualité ! Les enseignements dispensés dans nos
établissements scolaires ne favorisent pas une meilleure pratique sur le
terrain. Le doigt accusateur est plus orienté en direction de la politique
gouvernementale scolaire qui ne semble pas cadrée avec les projets d’avenir.
Pour un pays en quête de stratégie pour une croissance soutenue, l’absent
devrait porter sur la formation, mais alors une formation de qualité axés sur
la pratique. Un véritable système licence-master-doctorat où le jeune diplômé
est directement disponible et apte à mener des projets de développement.
4.
L’information
Le dicton selon lequel « pour
cacher une information à un jeune en Afrique, il faut la coucher sur du papier
» trouve sa place au Cameroun. Les jeunes ne lisent pas assez! La culture de la
lecture ne réside pas en la jeunesse camerounaise et pour cause : combien de
bibliothèque « fournie » dispose le Cameroun ? Quelles stratégies prisent pour
inciter la jeunesse à la lecture ? La connaissance des opportunités relève du
bouche à oreille. Il faut avoir une connaissance bien conséquente pour acquérir
l’information. Dans les campagnes, cela s’avère encore plus compliqué. Le
manque d’énergie étant la principale difficulté.
Etre jeune au Cameroun n’est pas
chose aisée. Plusieurs défis sont à relever. Certains, consciemment ou
inconsciemment préfèrent choisissent l’ivresse comme compagnon lorsque, trouver
un emploi devient presqu’impossible. D’autres encore, se lancent dans des
activités qui ne les honorent pas comme les jeux de hasard, l’arnaque, le
vol... Mais beaucoup aussi n’ont qu’une seule idée en tête, s’expatrier. Alors
que très peu –malheureusement- essayent de se lancer dans l’informel, créant de
petites entreprises. L’on n’exerce pas toujours le métier de ces rêves. Ce
n’est pas le métier pour lequel on a passé autant de temps à l’école que l’on
exerce au Cameroun. Il faut s’adapter, se reconvertir et rechercher
l’expérience. Il n’est pas toutefois interdit de rêver ! L’avenir appartient à
la jeunesse. La jeunesse africaine, plus chanceuse de ce que le monde à
maintenant les yeux tournés vers l’Afrique, devra capitaliser ces acquis, se
mettre ensemble et tirer profit du potentiel qu’offre notre environnement.
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