Une décision à controverse ?
L’une
des priorités d’un gouvernement est la prise d’initiatives allant dans le sens
du bien être du consommateur. Pour se faire, plusieurs ingrédients sont souvent
mis à contribution.
- Restreindre les taxes pour stimuler la production et favoriser le recrutement de main d’œuvre (réduction du chômage), baisser les prix de tel enseigne que le citoyen puisse vivre décemment ;
- Subventionner quelques produits de consommations ou revaloriser le salaire des fonctionnaires permettrait d’atteindre le même objectif. Tout dépend de la volonté du pouvoir en place et donc de la politique adoptée.
En date du 10 Mai 2014, entrait en vigueur la note
du protocole d’entente entre le ministère du commerce et les brasseries du
Cameroun. Celui –ci annonçait la réduction des prix des boissons alcoolisées.
L’économie camerounaise aujourd’hui comme depuis pas
mal d’années bat de l’aile. Elle suffoque à cause du manque de financement de
nos banques, le taux élevé du chômage des jeunes, le manque de politique de
développement appropriée, la montée de la corruption…Etc. Compte tenu de cette
situation, nous pouvons porter quelques réserves quant à cette décision
ministérielle.
Réduire la consommation d’alcool et inciter les
jeunes à plus de responsabilité ? « Les jeunes sont le fer de lance
de la nation » entend t-on marteler
très souvent. Ceci pour dire que l’avenir du Cameroun appartient aux
jeunes. Alors quel avenir réserve-t-on à la jeunesse en prenant de telle mesure ?
Cette jeunesse qui manque de travail, cette jeunesse qui manque de repère,
cette jeunesse au potentiel intellectuel remarquable, une jeunesse active dans
le secteur informel qui d’ailleurs constitue l’essentiel de l’économie au
Cameroun (on aurait davantage encadré ce secteur que le PIB du Cameroun aurait pris
quelques points). Réduire les coûts de consommations de produits serait
salutaire s’il prend en compte les
produits de premières consommations (le savon, le riz, le poisson, le sucre, le
pétrole par exemple).
Nous serons tentés de croire à une distraction de la
part du gouvernement sur les véritables problèmes à résoudre. Nous serons
tentés de nous poser la question de savoir quel avenir pour notre
jeunesse ?